Ouest France 2 mai 2024
Des antennes de l’association Pass’port Mieux être, née à Redon, poussent comme des champignons
Douze ans après sa création à Redon (Ille-et-Vilaine), l’association Pass’port Mieux être, qui suit notamment des familles dans le cadre de thérapies, vient
d’ouvrir des antennes à Rennes, Larmor-Plage ou encore à Saint-Brieuc. À Redon, le centre médico-psychologique sature, alors la demande ne faiblit pas, il y a un délai d’attente d’un mois, et des
missions qui se sont étoffées.
« Il y a de vrais besoins. » Pass’port Mieux être, l’association de thérapie familiale née à Redon (Ille-et-Vilaine) il y a douze ans, s’étend progressivement. Jusqu’à l’an dernier, il n’existait que la structure redonnaise,
puis « une antenne a ouvert le 15 juin 2023 à Saint-Brieuc, en septembre à Rennes. Larmor-Plage a suivi et il y a désormais un projet à Saint-Malo, liste Anne Quémard, cofondatrice de l’association. Sur Rennes, les six thérapeutes
sont déjà presque saturés. »
Un délai d’attente d’un mois
En parallèle, les demandes ne faiblissent pas pour les cinq thérapeutes de Redon. « Le centre médico-psychologique sature,
mais les gens vont quand même mal », commente Anne Quémard. « Il y a aussi peut-être plus de personnes qui osent demander de l’aide et l’association est de plus en plus
reconnue, complète Suzanne Gimard-Sébilo, thérapeute à l’association depuis 2017. Les médecins sont toujours plus nombreux à nous recommander et l’association est reconnue d’intérêt
général depuis 2022. » Si bien qu’en 2023, 1 020 personnes ont été accueillies. C’était 63 il y a dix ans, 800 en 2021. Le délai d’attente s’est donc allongé d’un
mois.
Des thérapeutes supervisés par des psychiatres
Les demandes sont là, les ouvertures d’antennes s’enchaînent, mais la qualité des prises en charge est toujours centrale. Les professionnels qui rejoignent les
nouvelles antennes de l’association sont engagés à intervenir de la même façon. « Les thérapeutes sont formés dans des écoles que l’on connaît et supervisés comme nous par des
psychiatres, assure Anne Quémard. On a une approche systémique, l’être humain réagit en fonction d’un contexte, donc on s’intéresse aux relations notamment familiales, au
travail… Nous recevons notamment en séance des familles entière à deux thérapeutes, ce qui leur permet de se dire des
choses. »
Cette façon de faire, « complémentaire aux soins psychologiques », n’a pas changé depuis
l’origine. « J’étais assistante sociale depuis près de vingt ans, on voyait en rendez-vous des enfants de parents qu’on avait suivis. Je me suis demandé si c’était bien utile
cette action, ça me semblait pertinent de voir la famille ensemble », explique la thérapeute familiale. Cela alors qu’il y a douze ans, « les thérapies familiales
n’existaient pas beaucoup ou c’était hors de prix ». L’association est alors lancée, avec une grille tarifaire différenciée, qui existe toujours, pour rendre accessible les
thérapies.
Un groupe de parole pour les femmes victimes de violences intrafamiliales
Au départ, l’action était 100 % bénévole. Aujourd’hui, les thérapeutes sont rémunérés même si elles et ils ont tous une autre
activité professionnelle en dehors de l’association. En douze ans, ce n’est pas la seule évolution, les thérapeutes ont changé, les locaux aussi. L’association a déménagé au cœur de la maison
médicale, avenue du Pèlerin, l’an dernier. Les missions de Pass’port Mieux être se sont aussi progressivement étoffées. Un groupe de parole gratuit et libre d’accès dédié aux femmes victimes de
violences intrafamiliales est notamment né. « On a constaté qu’il y en avait beaucoup lors des thérapies, commente Anne Quémard. Ce qu’elles se disent entre elles n’a pas
la même portée, elles se sentent comprises. »